d'ar gêr ! ***** à la maison ! ***** back home !

Noms de lieux - Anoioù lec'hioù Noms de personnes - Anoioù tud
Anatole LE BRAZ

page ouverte le 05.06.2008 forum de discussion

* forum du site Marikavel : Academia Celtica

dernière mise à jour, le 16/08/2016 10:56:30

Biographie / Buhezskrid :

Anatole le BRAZ, né à Saint-Servais, canton de Callac-de-Bretagne, le *** 1859

Fils de ***LE BRAS, et de ***.

Décédé à : ***, le *** 1926. 

Inhumé au Bois du Poète, en Tréguier.

 

 

Médaillon sculpté sur la Roche des Martyrs, en Ploumanac'h, Perros-Guirec

Carte postale. Collection A. Waron 1623. Saint-Brieuc. Collection personnelle JC Even

* Camille LE MERCIER D'ERM :

Anatole Le Braz est né à Duault, petit village de la Haute-Cornouaille, perdu dans les montagnes d'Arez. Il passa ses premières années à Ploumilliau, près Lannion, puis à Penvénan, aux environs de Tréguier, commença ses études au lycée de Saint-Brieuc, les continua au lycée Saint-Louis, à Paris, puis obtint en Sorbonne sa licence et son agrégation. Il devint ensuite professeur au lycée de Quimper et demeura quatorze ans dans cette ville. Il occupe actuellement la chaire de littérature française à l'Université de Rennes.

Anatole Le Braz compte parmi les écrivains dont la Bretagne s'enorgueillit à juste titre. Il est, avec le professeur Loth, l'un des celtisants les plus érudits de notre pays. Ses études sur le théâtre breton, en particulier, sont de tout premier ordre. Il est le continuateur de Luzel, le collecteur infatiguable de nos anciens chants populaires, l'observateur scrupuleux des mœurs bretonnes. Mais il est encore l'auteur de plusieurs romans remarquables, de contes originaux, et surtout le poète inspiré de Tryphina Keranglaz et de La Chanson de la Bretagne. Ces deux recueils, (dont le premier couronné — hors concours — par L'Hermine, parut d'abord dans cette revue en 1891-1892), sont écrits en français, mais dans un français que peu savent écrire. Cependant Le Braz a publié un certain nombre de poésies bretonnes comme Janedik an Dizès, Feuntean Sant Iwinen, Maronad Marc'harit Phulup, et des contes bretons comme Treo ar Maro, etc.

D'aucuns ont reproché à Le Braz son pessimisme apparent en ce qui touche l'avenir de la Bretagne. Mais qu'on veuille bien se souvenir avant tout des paroles de confiance et d'espoir qu'il a maintes fois fait entendre en des circonstances mémorables. Qu'on se rappelle, par exemple, son allocution bretonne, prononcée au deuxième dîner de L'hermine, à Rennes, le 4 Avril 1891, et dont voici la traduction :

« Gars de la Haute-Bretagne,
« Nous sommes venus à vous du fond de la vieille Bretagne, du pays des bois, des monts et de la mer plaintive. Les hommes qui portent le chupen que voici ont encore des cheveux sur la
tête et de la vie dans les veines. Tiercelin a fait une chose grande : il a rassemblé autour de lui quiconque rêve de voir encore le drapeau de la Bretagne onduler au vent, quiconque est décidé à maintenir droite sa hampe. Mon cœur à moi se prend à bondir quand je vois combien de Bretons moulent encore la bonne garde autour de la vieille Patrie. Il n'est pas vrai que nous soyons morts ! Des Bretons, il en pousse ailleurs que dans le Paradis. Un temps viendra où il sera fait état de nous dans le monde, comme autrefois. Dans ce temps-là, vous, les gars de  la Haute-Bretagne, vous entendrez, j'en suis sûr, la langue dans laquelle vous parle un Cornouaillais.

« Et, d'un bout à l'autre de la Bretagne, cœur, langue, costume, tout sera breton ! »

Est-ce là, réellement, le langage d'un embaumeur de là Bretagne ? Non, certes ! Celui qui, vêtu du noble costume de Ploaré, sonnait cette claironnée aux artistes groupés autour de Tiercelin, aux Loth, La Borderie, Guy-Ropartz, Beaufils, etc., était certes un vrai Breton, un grand Breton, car ce nom, ainsi que le lui rappelait son ami Pilven Le Sévellec :

...ce nom prédestiné 

Veut dire grand, là-bas, où ce poète est né.

Au quatrième dîner de L'Hermine, le 5 juin 1892, ce fut la publication de La Chanson de la Bretagne, le très beau recueil de Le Braz, que l'on fêta avec enthousiasme. C'était alors la grande période de "Renaissance Bretonne", due à l'initiative de Louis Tiercelin. Et La Chanson de la Bretagne marquait le plein épanouissement, l'apogée de cette renaissance littéraire : c'était le plus beau joyau de la couronne que nos poètes ciselaient pour le front de la chère Pairie. Oeuvre de sincérité et d'émotion, œuvre d'un art très sûr et très pur, La Chanson de la Bretagne exprime avec une intensité, une précision, une vérité peu communes, toutes les mélancolies, toutes les aspirations de la sensibilité bretonne. Tantôt le Poète évoque, comme dans Chanson de Marche, le mystère de nos origines; tantôt, après nous avoir angoissés, comme dans Terre d'Armor, par la peinture impressionnante d'une Bretagne à l'agonie, voici tout à coup qu'il célèbre l'allégresse des triomphes celtiques :

Des appels sont venus de la Patrie antique ! 

Les rochers qui jadis furent Bardes et Rois, 

Au souffle évocateur du renouveau celtique, 

Sentent vibrer en eux les harpes d'autrefois.

Ces harpes d'autrefois, elles vibrent puissamment dans plusieurs autres poèmes du recueil et surtout dans l'admirable et symbolique Chanson des Chênes :

 

Chantez aux Bretons la Chanson des Chênes !

Nous avons poussé, les beaux arbres verts, 

Libres an soleil, dans les forêts franches.

Une âpre santé fleurit dans nos branches; 

Nous buvons à même aux cieux grands ouverts 

Le sang de nos veines.


Chantez aux Bretons la Chanson des Chênes !

Nous avons saigné par bien des endroits

Quand les vents jaloux nous livraient bataille; 

Mais ils n'ont pas pu courber notre taille : 

Nos cœurs sont intacts, nos fronts restent droits, 

Nos cimes hautaines !

Chantez aux Bretons la Chanson des Chênes !

La « Renaissance Bretonne » de 1889-1892 devait être complétée, quelques années plus tard, par celle de notre théâtre populaire. Le Braz, Le Goffic, Cloarec et quelques autres en furent les grands artisans. Elle se manifesta d'abord à Ploujean, près Morlaix, le 14 Août 1898. On y joua un vieux mystère, Buez Sont Gwenole, qui obtint grand succès. En même temps, on jeta les bases d'une association nouvelle, l'Union Régionaliste Bretonne, dont Le Braz fut élu aussitôt président. On sait que l'U. R. B., aujourd'hui très florissante, a pris peu à peu la tête du mouvement breton.

Un an après, le 18 Août 1899, Anatole Le Braz et plusieurs autres personnalités d'Armorique recevaient l'investiture bardique, au Carthays-Park de Cardiff, des mains de l'Archi Druide gallois
Hwfa-Môn.

Depuis, le poète de La Chanson de la Bretagne est allé par deux fois porter la bonne parole du réveil celtique jusqu'en Nord-Amérique où ses conférences ont reçu le plus chaleureux accueil.

Anatole Le Braz a collaboré à L'Hermine, La Revue de Bretagne, The International Quaterly, La Revue des Deux-Mondes, La Revue de Paris, La Revue, La Grande Revue, La Revue Bleue, Le Journal des Débats, Le Figaro, Le Journal, etc.

BIBLIOGRAPHIE : — Soniou Bieiz-Izel — « Chants populaires de la Basse-Bretagne », en collaboration avec F.-M. Luzel, ouvrage couronné par l'Académie Française, prix Thérouanne (ï vol. in-8°, Bouillon, éd., Paris, 1891) ; - Vieilles Histoires du Pays breton (1ère éd., in-12, hors commerce, 1891; 2è éd., in-18, Champion, Paris, 1897 ; 3è éd., in-8°, Champion, 1905) ; — Triphyna Keranglaz, poème (1 pl. , in-12, Caillère, éd., Rennes, 1892) ; — La Chanson de la Bretagne, poésies couronnées par l'Académie Française, prix Archon-Despérouses, (1ère éd., in-18, Caillière, 1892; 2è éd., Calmann-Lévy, Paris, 1898) ; — La Légende de la Mort en Basse-Bretagne, ouvrage couronné par l'Académie Française (1 vol. in-12, Champion, 1893) — Au Pays des Pardons, études (1ère éd., in-10, Cailliére, 1894; 2è éd., in-18, Calmann-Lévy, 1901) ; - Pâques d'Islande, nouvelles, couronnées par l'Académie Française (in-18, Calmann-Lévy, 1897) ; — La Légende de la Mort chez let Bretons Armoricains (2 vol. in-12, Champion, 1899) ; — Le Gardien du Feu, roman (in-18, Calmann-Lévy, 1900) ; - Le Sang de la Sirène (in-18, Calmann-Lévy, 1901) ; — La Terre du Passé, notes et impressions (in-18, Calmann-Lévy, 1902); — Croquis de. Bretagne et d'Ailleurs (in-18, Conard, Paris, 1903) ; — Le Théâtre Celtique (in 18, Calmann-Lévy, 1904) ; — L'Illienne, roman (in-18, Calmann-Lévy, 1904): — Ed. de : Textes Bretons Inédits pour servir à l'Histoire du Théâtre Celtique (in-18, Champion, 1904) ; — Ed. de : Cognomerus et Sainte Trefine, ancien mystère breton en 2 journées, avec traduction française (in-8°, H. Champion, 1904) ; — Contes du Soleil et de la Brume (in-18, Delagrave, éd , Paris, 1905); — Au Pays d'Exil de Chateaubriand, études (in-12, Champion, 1909) ; — Ames d'Occident, contes (in-18, Calmann-Lévy, 1911) ; — Préface à Barzaz Taldir = « Poèmes de Taldir », par François Jaffrennou, 1ère série (in-16, Champion, 1903) ; — Préface à Humble Moisson, poésies, par Jeanne Neis (in-18, M. Le Dault, éd., Paris, 1903) ; — Préface à Contes Bretons, par Joseph Berthier (in-16, "Nouvelle Edition Française", Paris, 1912) ; — Préface à La Flûte de Roseau, poésies, par Eugène Crespel (in-16, Ed. du « Sillon Littéraire », Paris, 1912) ; — Préface à Mouez Meneou Kerne = « La Voix des Montagnes de Cornouaille », poésies bretonnes, par Philomène Cadoret (in-16, A. Le Goaziou, imp.-éd., Morlaix, 1912) ; — Préface à Musiques bretonnes, recueil de mélodies, par Maurice Duhamel, airs et variantes mélodiques des Gwerziou Breiz-lzel et Soniou Breiz-Izel publiées par F. M. Luzel et Anatole Le Braz (in-8°, Rouart et Lerolle, éd., Paris, 1913); — Préface à Français de Quimper-(Corentin)"', comédie en 3 actes en prose, par Léon Le Berre et Daniel Bernard (in-16, éd. du "Pays Breton", Lorient, 1913).

A CONSULTER : — Bleuniou Breiz — « Fleurs de Bretagne », anthologie (2- éd., in-8°, Th. Clairet, imp., Quimperlé, 1888) ; — Louis Tiercelin et J. Guy-Ropartz : Le Parnasse Breton contemporain, anthologie (in-8-, H. Caillière, Rennes, et A. Lemerre, Paris, éd., 1889) ; — Louis Tiercelin : Article sur La Chanson de la Bretagne (« L'Hermine », 20 Juillet 1892) ; — Les Bretons de Bretagne, numéro exceptionnel de « La Plume », composé par Anatole Le Braz et Charles Le Goffic (N-117, 1er Mars 1894) ; — Gaston Deschamps : La Vie et les Livres, 1ère série (in-18, A. Colin, éd., Paris, 1894) ; — Jos Dunn : Le Braz of " la Petite Bretagne" (« The Catholic World », Mars 1896) ; — Auguste Verchin : Ceux de Chez-Nous... Poètes de Bretagne, études, avec portrait d'Anatole Le Braz (In-16, P. Ollendorff, éd., Paris, 1898) ; — Auguste Mailloux : La Terre bretonne, anthologie, avec portrait d'A. Le Braz (in-18, Librairie Générale des Ecoles, Nantes, 1900) ; — Louis Aubert : Le Livre de la Bretagne, anthologie (in-18, P. Le Goaziou, éd., Guimgamp, 1901) ; — Bulletin de la "Fédération de l'Alliance Française aux Etats-Unis et au Canada" : Lectures (Season 1906-1907) ; — G. Walch : Anthologie des Poètes contemporains, tome III (in-16, Delagrave, 1906) ; — A. van Bever : Les Poètes du Terroir, anthologie, tome Ier (in-16, Delagrave, 1908) ; — François Jaffrennou : Breiziz = « Les Bretons », anthologie (in-18, Imp. du Peuple, Carhaix, 1911).

***

* Emmanuel Salmo,-Legagneur (1997) : 

* Edmond Rébillé (1998) : 

Oeuvres d'Anatole LE BRAZ Oberoù / Labourioù Anatol AR BRAS
I'INTERSIGNE DU CADAVRE (Lechiagat)  
I'INTERSIGNE DES BŒUFS (Briec)  
LA VIE QUI VA ET VIENT AVEC LA MER (Troguéry)  

 

Monument, au Jardin de l'Evêché, à Tréguier Mein-Bez, el Liorzh an Eskob, e Landreger

Bibliographie

* Camille LE MERCIER D'ERM : Les bardes et poètes nationaux de la Bretagne armoricaine. Éditions Kelenn. réimpression intégrale et textuelle en fac-similé de l'édition originale de 1919.

* Auguste DUPOUY : La Bretagne intellectuelle et littéraire, dans Visages de la Bretagne. Éditions des Horizons de France. Paris. 1941.

* Emmanuel SALMON-LEGAGNEUR : Les noms qui ont fait l'histoire de Bretagne. Coop Breizh & Institut Culturel de Bretagne. 1997. 

* Edmond REBILLE : Itinéraire littéraire en Côtes d'Armor. Coop Breizh. 1998.

Liens électroniques des sites Internet traitant d'Anatole LE BRAZ :  

forum de discussion

* forum du site Marikavel : Academia Celtica

hast buan, ma mignonig vas vite, mon petit ami

go fast, my little friend

Retour en tête de page